Romans
Jean-Pierre Montal, la Face nord
Séguier, 154 pp., 19 € (ebook : 12,99 €).
Il s’appelle Pierre, il a un poste important dans une boîte où il brasse des contrats. Elle s’appelle Florence, elle a enseigné l’histoire, est de mère française et de père anglais. Ils se rencontrent à la sortie d’Elle et lui de Leo McCarey, au Quartier latin, une fois puis deux. Quelle version préfèrent-ils ? La première, celle de 1939 avec Irene Dunne et Charles Boyer ? Ou celle de 1957, où «Cary Grant se penche pour embrasser la nuque de Deborah Kerr» ? Sauf que ce plan n’existe pas. Il l’a rêvé. Il va le vivre en embrassant la nuque de Florence, «cette nuque ne faisait pas son âge». Pierre a 48 ans, Florence 72. Et Pierre d’interroger un ami : «Tu trouves ça ridicule ? Un peu triste même ? – Je trouve surtout que tu cherches la difficulté. C’est déjà assez compliqué comme ça, et toi, tu choisis d’attaquer par la face nord.» Cette histoire d’amour, dont l’issue est de sa responsabilité, rappelle à Florence ce qu’elle a vécu en 1974, à 23 ans, en Autriche, éprise d’un intellectuel viennois né en 1911. Le roman ressemble au personnage de Pierre, fataliste, recherchant l’élégance. Le leitmotiv est une réplique du film : «C’est drôle, les choses qu’on préfère sont illégales, immorales ou font grossir.» Cl.D.
Antoine Choplin, la Barque de Masao
Buchet-Chastel, 208 pp., 19,50 € (ebook : 13,99 €).
Une femme revient vers un homme, son père. Ils sont père et fille, et ne se sont pas vus depuis quatorze ans. Il est ouvrier sur l’île japonaise de Naoshima. Leurs retrouvailles se déroulent avec une douceur auquel les textes occi