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En librairies : Jérémie Guez, David Hury, Hervé Le Tellier…

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Le cahier Livres de Libédossier
Un jeune Italien équilibriste, l’hôtel Lutetia au retour des déportés, la crise existentielle d’un start-upeur, un double littéraire, des pangolins et des «rats d’hôtel», un philosophe fils d’un dragueur de graviers, et des divinités, qui se moquent des mortels.
publié le 15 novembre 2024 à 17h17

Romans

Jérémie Guez, l’Equilibre des corps

Seuil, 336 pp., 21 €.

Pour lire l’Equilibre des corps, mieux vaut ne pas avoir le vertige. Ciro, un jeune ouvrier italien dans la banlieue parisienne des années 70, se balance au-dessus du vide avec aisance et impressionne ses camarades de chantier. L’orphelin est recueilli par l’un d’eux, Marcelo Zaccariello, et obtient enfin un nom en intégrant sa famille. Le père porte aux nues ce fils adoptif et délaisse complètement sa fille, Chiara, élève brillante rêvant d’ascension sociale. Marcelo charge Ciro de la surveillance de Chiara qui étouffe sous ce règne patriarcal. Mais Ciro et Chiara tombent amoureux, «eux qui n’étaient pas du même sang mais de la même misère». Sexisme, émancipation et amours contrariés se mêlent avec aisance dans ce sixième roman de Jérémie Guez. Un récit haletant dans lequel les corps se rencontrent et s’abîment mais parviennent aussi à guérir. M. Si

David Hury, Sans nouvelles depuis Drancy

Editions Riveneuve, 353 pp, 22 €.

L’héroïne de cette saga familiale se nomme Andrée, la grand-mère de l’auteur. Un jour de 1930, cette jeune Normande s’est mariée à Maurice, un juif non pratiquant, né dans une famille française et laïque depuis la Révolution. En 1940, Andrée et Maurice fuient Paris avec parents et enfants pour gagner la campagne loin des Allemands, en faisant profil bas. Mais en 1943, sur la foi d’une dénonciation anonyme, la Gestapo vient chercher Maurice et ses parents. Pour Andrée c’est un cataclysme. Elle va tâcher de faire front et l’attendre. Mais, en 1945, elle a beau se rendre à l’hôtel Lutetia à chaque retour de dépo