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En librairies : Johanna Krawczyk, Alia Trabucco Zerán, Jérôme Garcin…

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Un bouc émissaire de village, les odeurs que dégagent les draps, la veuve de Céline, une référence foucaldienne, les «avenues de la vieillesse» et la nébuleuse protéiforme de la «fachosphère».
publié le 12 octobre 2024 à 21h28

Romans

Johanna Krawczyk, la Danse des oubliés

Héloïse d’Ormesson, 182 pp., 18 €.

La jeune Maud est retrouvée morte dans l’eau rouge, la rivière de ce village savoyard où chacun connaît son voisin depuis toujours et où pèsent secrets et ressentiments. Sa sœur aînée, Luce, n’accepte pas cette mort et mène l’enquête. Mathias est l’autre protagoniste de ce drame intimiste. Il y a trente ans, lui aussi a perdu sa sœur dans les mêmes circonstances troublantes. Il n’en est pas revenu et s’est enfermé dans un mutisme, folie pour les autres et pour lui, malédiction. Du reste, pour tous il est Le Maudit, objet de haine et de peur. C’est le bouc émissaire du village. Le roman est écrit à deux voix, la sienne et celle de Luce, par chapitres alternés. Au-delà de l’enquête, la Danse des oubliés c’est la rencontre improbable de ces deux êtres meurtris par la même histoire, différents comme deux faces d’une même pièce, et qui recherchent la paix et la vérité. N.A.

Alia Trabucco Zerán, Propre

Traduit de l’espagnol (Chili) par Anne Plantagenet, Robert Laffont, 272 pp., 20,90 €.

Avant de donner le fin mot de cette affaire, la narratrice, Estela, reste «à la lisière de l’histoire. Il est important de tourner autour avant de s’aventurer à l’intérieur». Le roman avance à travers des répétitions que viennent briser des phrases crues. Estela, 40 ans, est employée de maison à Santiago, au Chili, chez un couple de bourgeois malsains, comme on le découvre vite. Leur petite fille est morte ; c’est écrit dès le début. Estela est interrogée, et le texte correspond à sa version des faits puisqu’elle est accusée du meurtre de l’enfant. Il faut patienter avant de savoir si elle