Romans
Karin Serres, Rose immobile
Alma, 144 pp., 17,50 €.
Rose immobile est le monologue intérieur de Rose assise sur une chaise dans sa cuisine et qui un jour n’en bouge plus. Catatonie, déclare le médecin. Mais Rose entend, sent et comprend tout. Demain pense-t-elle, elle se réveillera et ce sera une bonne surprise pour son mari et ses petits garçons. Ils s’aiment tant. Mais il se produit alors chez elle un début de mutation incroyable. Le récit devient-il onirique ? mythologique ? Peu importe au fond car il chante l’intensité des mondes intérieurs, la puissance de l’amour inconditionnel et de l’acceptation des autres auxquels nous sommes ontologiquement reliés. Ce récit nimbé de merveilleux et d’une grande douceur, raconte comme allant de soi, une espèce de transhumanisme sans technologie, comme une possibilité de vie parmi d’autres. La dernière pensée de Rose sera «Je suis Nous. Notre temps est infini, ou presque». N.A.
Caroline Tiné, Pas de larmes
Albin Michel, 285 pp., 20,90 €.
Quand elle revient en Algérie avec l’urne contenant les cendres de son père, Victoire voit affluer tous ses souvenirs d’enfance, les meilleurs comme les pires. Enfant préférée de son père, un pied noir chef d’entreprise militant pour l’indépendance de l’Algérie, Victoire n’a jamais pardonné à ce grand séducteur d’avoir délaissé et même maltraité son frère Benjamin qui finira par se suicider entraînant leur mère dans une profonde dépression. Elle a plutôt réussi puisqu’elle dirige un magazine mais cette blessure en elle l’empêche d’être totalement épanouie. Sur la fin de sa vie, son père a in