Romans
Maïa Thiriet, Sans Eden
Editions Emmanuelle Collas, 283 pp., 21,90 €.
Pendant le confinement, Eden, infirmière dans un service d’urgence, envoie son ex-mari Gabriel et leur petit garçon Tom à la campagne dans une maison fissurée qui semble s’écrouler sur elle-même, et où elle doit les rejoindre bientôt. Peu à peu le fragile Gabriel va perdre pied car tout semble mystérieux. Voisins, femme aperçue de dos l’obsèdent et son esprit s’englue jusqu’à repousser le réel. La nuit on entend des pleurs, des objets sont déplacés, tout devient mouvant, tendu jusqu’à l’extrême alors que dans le style même, la légèreté demeure, voire souvent l’humour. Ce décalage pose les faits presque en apesanteur sans jamais en diminuer l’intensité comme les nourrissant de l’intérieur, d’autant que presque tout nous est donné à voir. L’auteure issue du monde du cinéma réussit ce mariage subtil entre écriture et image et le texte peut être lu /regardé comme un long plan séquence. N. A.
Renaud Meyer, Retour à Balbec
Buchet-Chastel, 160 pp., 19 € (ebook : 13,99 €).
Pianiste de renommée mondiale, Samuel Pakhchelian avait décidé de renoncer à la musique après la mort de sa grand-mère, à qui il doit tout. Dix ans plus tard, il accepte pourtant une invitation à jouer en Normandie. La raison : l’emplacement du festival à Sainte-Marguerite-sur-Mer, à proximité de la plage de Balbec où il passait tous ses étés enfant. Envoûté par la magie évanescente du lieu, il fait la rencontre d’une inconnue sur la terrasse d’un ancien hôtel, qui ressemble étrangement (ou pas) à sa grand-mère. C’est le début d’une amitié étrange, nimbée d’une atmosphère vaporeuse