Récit
Mathieu Lindon, Christie’s, les nazis et moi
P.O.L, 96 pp, 13 €.
Alfred Lindon, arrière-grand-père de l’auteur et excellent peintre de copies, avait le nom du tilleul, Lindenbaum, et il était collectionneur. Les œuvres qu’ils possédaient furent saisies par les nazis. Parmi elles, un Vuillard et un Sisley. Après la guerre, le Vuillard fut restitué par le musée des Beaux-Arts du Canada, mais, «moins scrupuleux» à propos du Sisley, «Christie’s a vendu ce tableau à un galeriste suisse en 2008 sans se soucier qu’il était sur la liste des biens spoliés», puis la maison appartenant à François Pinault ne l’a pas restitué : «Il ne faut pas qu’on les spolie, eux, des œuvres spoliées par les nazis.» Mathieu Lindon, journaliste à Libération, raconte cette histoire toujours en cours. Il se demande «par quelle aberration Christie’s ou François Pinault seraient les héritiers de l’Allemagne nazie». Ses réflexions discrètes et sarcastiques sur la morale, l’argent, l’avidité, l’antisémitisme, le conduisent finalement à répondre à ceux qui l’ont accusé de «mal écrire» – autrement dit, d’être un mauvais héritier de la langue : «J’en appelle à Jean Dubuffet, à sa manière de considérer qu’il n’y a qu’une façon de bien écrire et des pléthores d’écrire mal qui lui paraissent plus intéressantes.» Ph.L.
Romans
Laurence Florisca Rivard, Implosion
Héliotrope, 254 pp., 19 €.
Sébastien est grand et beau, champion de tennis, adulé de tous. Brusquement une brèche s’ouvre dans ce tableau idyllique lorsque paraît dans la presse l’annonce de son infamie : Sébastien serait un agresseur sexuel.