Etant donné que le dénommé «N.», héros mal parti qui tourne mal, bricole des nouvelles sur son ordinateur, il est difficile de faire la part des choses. Le juge d’instruction dont le point de vue encadre celui du délinquant, pense quant à lui qu’il s’agit d’un journal, «un tissu de mensonges, de délires, où parfois la vérité a réussi à s’accrocher». Nous allons donc suivre à Lille et à Paris les pérégrinations d’un type sans profession ni relations, qui ne pense qu’à écluser des bières et du whisky s’il s’en présente. Il n’est pas sans qualités : il aime la littérature et la chanson française, connaît par cœur des phrases de Gatsby, associe Carver à Michel Berger. Il n’a que des pensées délétères, croise «un baiseur fou», une fille aux cheveux bleus et une autre qu’il trucide. Auparavant, il est tombé sur une prof de musique et sa vie a changé. Momentanément. «Elle joue les premières notes de Mistral gagnant et toi, tu penses : voilà, je suis chez une femme de quarante ans qui a du pognon, j’ai vingt-cinq ans et je n’en ai pas. Ce sont des choses qui n’existent pas. Plus tard, tu te diras que si les choses n’existent pas c’est souvent qu’il y a une excellente raison à cela.» Un premier roman déconcertant de fraîcheur et d’efficacité. Cl.D.

Grande-Mère et Grand-Père ont beaucoup d’argent et n’ont besoin de personne. Malgré tout, Famille envoie Petit-Fils observer de quoi il retourne car Grande-Mère signale l’invasion de nuisible