Romans
Paloma de Boismorel, la Fin du sommeil
L’Olivier, 288 pp., 20 € (ebook : 14,99 €).
Un architecte marié et père de trois enfants prend conscience de la «déroute» dans laquelle son couple est engagé. Pire : au sein de sa famille, il est isolé. Pour tenter de faire bouger les places et les rôles de chacun, il ment et transforme une simple allergie tout juste diagnostiquée en cancer de la gorge. Il l’annonce à sa femme, une galeriste peu sympathique. Ce point de départ, qui était celui de la série française Mytho créée par Anne Berest et Fabrice Gobert, sert au héros affabulateur de poste d’observation dans le but d’écrire un livre. Il regarde ses proches autrement, se demande ce qui pourrait nourrir son œuvre. Premier roman d’une journaliste née en 1988, la Fin du sommeil est une bonne satire d’un milieu culturel progressiste et privilégié dont les membres se plaignent toujours d’être épuisés. C’est aussi la peinture d’une vie conjugale contemporaine, une parmi d’autres. Le héros se rappelle sa naïveté d’antan : «“Chaque maison est une utopie”, répétait notre prof d’archi en deuxième année. A l’époque, je trouvais la phrase idiote […]. J’ai compris plus tard de quelle illusion il parlait.» V.B.-L.
Vincent Brault, le Fantôme de Suzuko
Héliotrope, 205 pp., 19 € (ebook : 11,99 €).
Vincent retourne au Japon, sur les traces d’un amour disparu emporté comme dans un tremblement de terre. Suzuko, une artiste performeuse qui attirait les foules, avait une personnalité fantasque et attachante. Dans un Tokyo familier, avec cette absence en creux, il réinvestit leur appartement près du fleuve Sumida et retrouve leur