Beaucoup de livres et romans ont été publiés sur la guerre d’Algérie, qu’elle soit vue par les yeux des Algériens ou par celle des pieds-noirs, mais assez peu ont été écrits à hauteur d’enfant. Patrice Guirao a choisi de raconter cette page d’histoire tragique (dont l’actualité montre qu’elle n’est pas vraiment tournée) par les yeux d’un petit garçon de 8 ans, Sauveur Solin, dont on devine sans peine qu’il est largement nourri de sa propre histoire puisqu’il est né en 1957 à Mascara, au nord-ouest de l’Algérie. Sauveur est un enfant turbulent, qui adore jouer avec les copains et il ne comprend pas bien pourquoi, au fil du temps, certains ne viennent plus jouer avec lui, notamment ceux que sa famille appelle «les Arabes». A la saison des abricots, il se gave de ces fruits, même s’ils lui donnent la colique, car il a besoin des noyaux pour en faire des pignols et les projeter dans une des gouttières de l’école. Les billes, que sa mère récupère dans les paquets de lessive, il les donne aux orphelins, de toute façon les billes c’est plutôt pour les filles, lui, c’est un pignoleur, un vrai. Un soir, pourtant, il faut prendre le bateau pour la métropole et c’est presque un soulagement : sa mère lui interdisait de sortir par peur des coups de feu, il ne pouvait plus aller à l’école et jouer aux pignols. Trois Noyaux d’abricot est un livre bouleversant, empreint de tendresse et d’humour. A.S.

«Elle s’appelle Anna O. Elle est fondatrice du mouvement “zéro déchet”. El