Roman
Valérie Mréjen, la Jeune Artiste
P.O.L, 192 pp., 16 €.
La narratrice fait partie des «aspirants artistes». Comme d’autres candidats, elle souhaite être admise à l’Ecole nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy et s’apprête à en passer l’oral. Elle ignore encore les codes de ce monde ; le livre en raconte la découverte. Comme Valérie Mréjen, devenue écrivaine et plasticienne, la narratrice s’initie au milieu artistique en intégrant cet établissement. Elle décrit les trouvailles des élèves : l’une tapisse un mur de photos d’elle, un autre sculpte, une autre «a trouvé un style» : elle «confectionne des habillages zippés pour patères alignées et des étuis aux formes alambiquées en fourrure synthétique. Le soin extrême apporté à ces prototypes, dont jamais aucun fabricant, même sérieusement fêlé, ne voudra s’emparer pour approvisionner le rayon blagues d’une boutique de gadgets, leur donne quelque chose de surréaliste, à la fois grotesque et touchant». Le diplôme ne servira, «disons-le, pas à grand-chose». Les étudiants passent les uns à côté des autres sans se regarder, l’atmosphère semble glaciale. L’art contemporain et l’enthousiasme sont-ils incompatibles ? V.B.-L.
Récits
Daniel Maggetti, Matlosa
Zoé, 144 pp., 16,50 €.
Daniel Maggetti devient un passeur de mémoire, celle oubliée de ses grands-parents maternels. Longtemps les informations lui sont venues de sa mère «dont la restitution était irrémédiablement biaisée — et très lacunaire». Pour faire parler ce temps qui l’obsède, il retourne en Lombardie, à Mura, ville d’origine de son grand-pè