Chaque semaine, «Libération» passe en revue l’actualité du livre jeunesse.
Avant de vous lancer dans En route, Scroute !, prenez une profonde inspiration. Voire deux ou trois. Buvez un grand verre d’eau. Avoir fait une sieste réparatrice est un plus. Et ne vous laissez pas impressionner en cours de route : foutu pour foutu, il faut aller au bout de l’histoire. Parce qu’à moins d’être détenteur d’une quelconque distinction dans un concours d’éloquence, vous allez savonner. Pas grave.
Scroute le mini-Gröte joue pépère dans son jardin, quand soudain, sa mère, Apchouchkayakovalog (on vous avait prévenu), alors en pleine fouille archéologique, perd ses os de dinosaures ! Vite, le petit garçon roux au casque viking doit foncer trouver Screute, son papa-Gröte, dans la vallée des Krouktes, car lui seul saura quoi faire.
Poney hirsute et robot en slip
Démarre alors un périple absurde – ça nous rappelle le Dentifrice à la saucisse – à la recherche dudit géniteur. Sur son chemin, Scroute ne tombe que sur des gens certes bien intentionnés, mais qui mériteraient un rendez-vous chez l’ORL. Billizekido le guide jusqu’à son père, mais son père à lui, pas le père de Scroute, que ça n’avance pas beaucoup de voir un cow-boy roupiller sur un rocking-chair. Scrognongnon a bien vu le papounet en sucre de Scroute, lui assure-t-il, avant de le mener à… un petit poney hirsute. Heureusement, Bidibilibidibilip, le robot chic même en slip, a un peu moins forcé que les autres sur la teq paf et sort notre héros du bourbier dans lequel il s’enfonçait tranquillement.
L’histoire est loufoque et tendre à la fois, demande une certaine concentration pour ne pas se laisser dévorer par les obstacles syllabiques, mais les jeux de mots et les patronymes à rallonge rendent la lecture drôle, offrant à l’enfant une bonne occasion de se moquer un peu de vous si vous calez dans les côtes. Et le dénouement est plus mignon qu’attendu.