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Justice

Eric Zemmour perd son procès contre son ex-éditeur Albin Michel et doit lui restituer 30 000 euros d’à-valoir

Le polémiste a été débouté de l’ensemble de ses demandes dans la procédure qui l’opposait à son ancien éditeur. Alors qu’il demandait trois millions d’euros de dommages et intérêts, il doit maintenant régler 30 000 euros à la maison d’édition.
Eric Zemmour a été debouté par le tribunal judiciaire de Paris de l'ensemble de ses demande quant à sa procédure à l'encontre d'Albin Michel. (Stéphane De Sakutin /AFP)
publié le 25 octobre 2023 à 19h04
(mis à jour le 25 octobre 2023 à 21h31)

Nouveau revers judiciaire et pécuniaire pour le leader d’extrême droite. Le jugement du procès opposant Eric Zemmour à sa maison d’édition, Albin Michel, a été rendu en délibéré ce mercredi 25 octobre. Celui qui n’était pas encore candidat à l’élection présidentielle dénonçait une rupture abusive de contrat, alors qu’il voulait publier un livre de campagne politique. Résultat des courses : le polémiste est non seulement débouté par le tribunal judiciaire de Paris, mais il doit aussi restituer les 30 000 euros perçus lors de la signature de son contrat (qu’il avait pu garder jusqu’alors grâce à un accord à l’amiable) et régler les frais de justice d’Albin Michel - 10 000 euros. «On peut se féliciter que la Justice n’ait pas été dupe de la grossière opération de communication victimaire lancée par Eric Zemmour dans le cadre de sa pré-campagne électorale de l’époque. C’est une variante moderne de l’arroseur arrosé», commente Me Christophe Bigot, avocat d’Albin Michel, à Livres Hebdo, média spécialisé dans le monde de l’édition.

Car l’ancien présentateur de CNews se disait victime d’une «censure politique» et «privé d’éditeur», «obligé» de se publier lui-même. Et demandait trois millions d’euros de dommages et intérêts s’estimant lésé après avoir reçu en 2021 un courrier d’Albin Michel. Dans lequel l’éditeur lui annonçait mettre fin à leur collaboration, invoquant l’intention de l’auteur de «devenir un homme politique» et de «faire de son prochain livre un élément clé de sa candidature» à la présidentielle. Résultat, le candidat d’extrême droite a porté plainte contre Albin Michel et s’est autoédité avec sa société Rubempré, gagnant «à peu près» le double de ce qu’il aurait touché chez Albin Michel selon l’éditeur, en vendant 272 000 exemplaires de la France n’a pas dit son dernier mot, son pamphlet xénophobe et ultra réactionnaire. Pas de quoi le faire accéder au second tour, puisqu’il a été sèchement éliminé au premier avec 7,07% des voix.

Là où l’argument juridique d’Eric Zemmour se focalisait sur la «résiliation unilatérale et illégale» du contrat, la défense de la maison d’édition indépendante a plaidé quant à elle le non-respect par son auteur des délais contractuels, à savoir la remise d’un manuscrit en 2019. Or au printemps 2021, alors qu’il n’avait toujours pas transmis la moindre ligne à Albin Michel, l’ancien journaliste avait soudainement annoncé que son ouvrage serait «un livre de campagne». La justice a tranché en faveur de son éditeur.

Mise à jour : correction du montant de l’à-valoir à rembourser, qui n’est pas de 300 000 mais de 30 000 euros.