Menu
Libération
Libé des écrivain·es

Et moi, j’aimerais que les filles cessent de défendre les pères, par Louise Chennevière

Article réservé aux abonnés
Le Libé des écrivain·esdossier
Les femmes qui soutiennent Gérard Depardieu, ignorent qu’il n’y a pas de différence entre elles et tous celles et ceux qui ont été agressé·es sexuellement. Une absence de solidarité sidérante.
Julie Depardieu assiste à la cérémonie de clôture du 35eme festival du film britannique et irlandais de Dinard, à Dinard, France, le 5 octobre 2024. Photo by Franck Castel/ABACAPRESS.COM | 918684_127 (Franck Castel/ABACA)
par Louise Chennevière
publié le 11 avril 2025 à 9h36

A l’occasion du Festival du livre de Paris les 11, 12 et 13 avril, nos journalistes cèdent la place à des autrices et auteurs pour cette 18e édition du Libé des écrivain·es. Retrouvez tous les articles ici.

L’année dernière j’avais regardé, ébahie, Julie Depardieu défendre à la télé son père qui aurait été, depuis que des femmes enfin avaient rassemblé le courage fou qu’il faut pour oser parler contre un homme-monument, «radicalement exclu de cette société». Je m’étonnai de son ton de désespoir et je m’étais demandée alors, si elle ignorait, ou bien feignait d’ignorer, comment avait été exclue de la société cette jeune femme par lui agressée ? Ignore-t-elle vraiment ce que cela a pu produire dans son corps et dans sa tête au même moment ? Car chère Julie, il n’y a pas de différence, ni non plus avec sa vie et donc c’est toute la vie de cette jeune femme qui se trouve rivée à ça, stigmatisée par les regards, et que sur ce plateau-là vous avez contribué à décrédibiliser encore, ajoutant de l’eau à un moulin qui tourne très bien tout seul. Celui qui fait s’esclaffer à tous les comptoirs de tous les bars de France que vraiment, ce qu’elle cherche elle, elle et les autres, c’est une notoriété que ne lui aurait pas donné son talent. Voilà par exemple le genre de choses qu’on entend lorsque l’on tend l’oreille, on entend aussi le Président assurer que Gérard De