C’est une danse solaire aux mouvements chorégraphiques qui relèvent du va-et-vient. Le va-et-vient entre être et devenir pour Andoun. Le va-et-vient entre son village, Nyokon, et la ville, Douala ; entre le Cameroun et la France ; entre l’implacable réalité et ses aspirations ; entre la fidélité à elle-même et à sa famille… On pourrait inlassablement continuer, tant Et, refleurir, premier roman de Kiyémis (un pseudonyme), va de bonds en rebonds, de pas en avant et en arrière. Et même au niveau du style qui frise parfois la poésie en prose. La poétesse, essayiste et militante afroféministe de 31 ans, auteure du recueil de poésie A nos humanités révoltées (Métagraphes, 2018) et de l’essai Je suis ton pire cauchemar (Albin Michel, 2022) – où elle évoque la grossophobie à l’égard des femmes noires et corpulentes – s’est attelée à raconter l’histoire de sa propre grand-mère, Andoun, fille-mère camerounaise en quête effrénée d’indépendance.
«Là où est venue mourir la joie»
Andoun compose avec les déceptions : celle de ne pouvoir aller à l’école ou celle de voir le père de son enfant prendre la tangente dès l’annonce de sa grossesse. Elle est aussi malmenée par sa