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«Ethique des algorithmes et de l’Intelligence Artificielle» de Maël Pégny, lu par Chiara Guillot, doctorante en littérature

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Intelligence artificielle (IA) : de la fascination à l'inquiétudedossier
Chaque semaine, une lectrice ou un lecteur chronique un coup de cœur. Aujourd’hui, une réflexion approfondie qui démystifie l’usage de l’IA.
Photo issue du livre «Apparere» de Luciano Rigolini, qui présente un corpus visuel généré à l’aide d’un logiciel première génération d’algorithmes d’intelligence artificielle. (Ed. EXB)
par Chiara Guillot
publié le 11 janvier 2025 à 14h37

Commençons par une évidence : l’intelligence artificielle et les algorithmes sont partout. De ChatGPT, aux images et vidéos générées artificiellement qui pullulent sur X (ex-Twitter), en passant par les films de SF, l’espace culturel est saturé. Pourtant cette omniprésence clinquante détourne du véritable espace hégémonique des algorithmes et des IA : l’administration et l’Etat. La connaissance se heurte alors à une double opacité : celle de la vitrine sensationnaliste de l’IA, et celle du manque d’un champ de recherche unifié et ordonné. Ce domaine, en pleine effervescence, se développe à un rythme débridé, à la croisée des disciplines et laisse souvent les observateurs sans repères. Face à ce constat, Maël Pégny propose un ouvrage pour quiconque cherche à naviguer dans les eaux troubles des algorithmes et de l’intelligence artificielle.

L’un des grands mérites de cet ouvrage réside dans son accessibilité. Son auteur, enseignant avant tout, sait structurer son propos avec un rare sens pédagogique. La mise au point historique qu’il propose ancre le lecteur dans une compréhension solide des concepts fondamentaux. Loin de se perdre dans des digressions technologiques obscures, il introduit des notions clés avec une précision terminologique salutaire, toujours en lien avec des cas concrets (du bien connu et tant redouté Parcoursup à la controverse ProPublica). On apprend, on comprend, on questionne. La lecture peut parfois s’avérer complexe mais jamais obscure, la clarté ne se f