Menu
Libération
Roman

«Fabriquer une femme» de Marie Darrieussecq, au féminin pluriel

Article réservé aux abonnés
Le cahier Livres de Libédossier
L’histoire croisée de deux meilleures amies, Rose et Solange, et de leurs compagnons.
Marie Darrieussecq. La vie de ses héroïnes est saisie entre leurs 15 ans et l’âge dit adulte, autour de la quarantaine. (Carles Freger/POL)
publié le 23 février 2024 à 14h39

Marie Darrieussecq a commencé sa carrière littéraire en 1996, très jeune, par un premier roman Truismes, qui relate la métamorphose d’une femme en truie ; il a rencontré un succès mondial. Depuis elle a enchaîné un roman par an et a obtenu le prix Médicis en 2013 pour Il faut beaucoup aimer les hommes. C’est peu dire que notre autrice a une plume facile, parfois trop. Mais ce n’est pas les cas de ce livre-ci, au style époustouflant. De petits paragraphes, pas de chapitres, seulement deux parties qui relatent l’histoire croisée des deux héroïnes, meilleures amies, Rose et Solange, et de leurs compagnons, des «chums» diraient les Québécois. Ce qui donne deux parties «D’après Rose» et «Selon Solange». En faisant une touche de psychanalyse sauvage, on imagine qu’elles personnifient chacune un peu de l’autrice qu’on pense au début reconnaître en Rose, puis davantage en Solange. La vie des héroïnes est saisie entre leurs 15 ans et l’âge dit adulte, autour de la quarantaine, au décours de l’évolution de la société pendant ces deux décennies ; société provinciale basque au départ, puis parisienne, puis londonienne et hollywoodienne pour le bouquet final. On ne voit pas passer les pages.

Starlette de séries foireuses

Sans déflorer le sujet puisqu’il s’impose dès les p