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Littérature

Felice, Grete et Kafka, affaire non classée pour Magdaléna Platzová

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Un roman enquête par l’autrice tchèque.
Felice Bauer et sa mère sur l’île de Rügen, en Allemagne, en 1911. (AKG)
publié le 12 avril 2024 à 15h18

Y a-t-il une vie après Kafka ? Et, si oui, laquelle ? Kafka est un astre qui a éclairé avec plus ou moins d’intensité, et peut-être menacé, les planètes humaines qui l’ont approché. Ce n’est qu’après sa mort, voilà un siècle, que ses rayons se mirent à toucher les autres, ses millions de lecteurs. Ceux qui l’avaient connu, aimé, ont continué à vivre. Rarement longtemps, rarement bien : la plupart, juifs, ont été liquidés par les nazis ou ont fini en exil. L’essentiel du monde de Kafka avait disparu vingt ans après lui, et c’est à lui qu’on doit largement, à travers ses œuvres, ses lettres, ses biographes, la survie de ce monde. Kafka était tchèque, de langue allemande. L’écrivaine tchèque Magdaléna Platzová, 52 ans, fille de dissidents, s’est demandé ce qu’étaient devenues deux femmes, deux amies, deux Allemandes, dont les existences ont été, entre 1912 et 1917, intimement liées à l’auteur du Procès : Felice Bauer, Grete Bloch. Elle répond, dans la Vie après Kafka, par une confrontation entre fiction et réalité : ce qu’elle a appris sur ces deux femmes (après la mort de Kafka), elle l’écrit ; le reste, elle l’imagine.

D’autres fantômes prennent vie

La plupart des chapitres font donc des deux vies un roman, tandis que dans d’autres, ce roman est mis en perspective par l’enquête que l’écrivaine a menée à New York, en Italie, auprès des descendants de Fel