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Essai

Femmes en première ligne dans la guerre d’Espagne

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Le cahier Livres de Libédossier
Un ouvrage sous la direction de l’historien Edouard Sill montre comment les volontaires internationales antifranquistes rejetèrent les assignations de genre.
Un régiment de femmes pendant la guerre d'Espagne, en mars 1936. (Keystone France. Gamma Rapho)
publié le 14 juillet 2022 à 2h46

Les brigadistes internationaux ? Des hommes accourus au secours de la république espagnole et de la démocratie européenne menacée par les fascismes. Cette configuration est remise en cause par les dix-sept contributions de cet ouvrage qui dénonce d’emblée l’invisibilisation des femmes dans ce combat. Si elle résulte de la définition genrée de la guerre, indissociable de la virilité, elle est aussi liée dans le cas des Suissesses à l’opportunisme de leur gouvernement à l’égard de l’Axe. Pour ce, Clara Thalmann, combattante anarchiste de première ligne, est accusée en 1937 d’agitation contre l’Etat et l’armée suisse !

Des «solidarias» majoritairement d’extrême gauche

L’étude des origines, des motivations, des actions de ces engagées et le récit du parcours emblématique de certaines – comme la philosophe Simone Weil – dégage un profil de ces volontaires étrangères. Leur action prolonge, le plus souvent, soit leur militantisme contre les régimes autoritaires de leur pays d’où, telles les Autrichiennes, elles ont fui, soit leur lutte contre le fascisme au sein des organisations transnationales ad hoc. Toutes ont la volonté d’intégrer les brigades au même titre que les hommes, peu y parviennent – d’autant plus qu’après avoir valorisé les miliciennes, le gouvernement de Largo Caballero renvoie les Espagnoles à l’arrière, pour travailler et soigner. Or, même assignées à ces tâches réputées féminines, ces «solidarias», majoritairement d’extrême gauche, affirment leur idéologie, mais aussi leur refus des assignations de