L’histoire n’est-elle qu’un éternel recommencement ? La lecture de l’ouvrage que Charles Serfaty consacre à l’histoire économique de la France tend à le suggérer. Car les problèmes qui taraudent notre cher et vieux pays semblent présents depuis des temps immémoriaux. Ainsi des finances publiques, bien souvent dans le rouge, et ce depuis les premiers jours de la monarchie. Certes, les montants de la dépense publique sont aujourd’hui sans commune mesure avec ce qu’ils étaient au XIXe siècle : 50 % contre 1 %. Mais les dépenses inconsidérées dues à la guerre et à la Cour ont bien souvent mis le pouvoir en péril. Ainsi du système de Law (1716-1720) ou des assignats de la Révolution qui confirment la difficulté à réformer le système fiscal. Ces expériences amères suscitent en retour un attachement inconsidéré à l’étalon-or, qui explique tant la surévaluation du franc au temps de Raymond Poincaré que la tentative gaullienne de se détacher du dollar, en accroissant les réserves de la France en métal précieux. Autre fil rouge dont la récente actualité a rappelé l’importance : l’attention que l’Etat a porté et porte toujours aux agriculteurs. Avec la vente des Biens nationaux, les paysans ont défendu la Révolution pour éviter qu’une restauration ne les prive de leurs terres. Le pouvoir va donc toujours ménager ce précieux soutien : ainsi, la IIIe République privilégie constamment les champs sur les usines, au point d’adopter, à la fin du XIXe siècle, un tarif douanier particulièremen
Hisoire
Finances de la France de la Gaule à nos jours : le rouge et l’histoire
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L’Etat échoue sous la Ve République à se doter d’une industrie informatique puissante (échec du plan Calcul) et se lance dans la folie du Concorde. (AFP)
publié le 24 avril 2024 à 23h28
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