De Bordeaux, le plus simple est de prendre la N630, puis la A10, sortir à Saint-André-de-Cubzac, emprunter la D137, et suivre sur la gauche la route de Caillon, vers Prignac-et-Marcamps. D’Angoulême, on y arrive par la E606, et de Périgueux, par la A89. Sur le site, près du Moron, affluent de la Dordogne, et de l’estuaire de la Gironde, au milieu d’une forêt de chênes et de lauriers, il n’y a guère de touristes à présent, les mesures de sécurité sanitaires ayant restreint les visites. Un grand silence enveloppe Pair-non-Pair, l’une des plus anciennes et remarquables grottes ornées du début du Paléolithique – la première à avoir fait l’objet d’un classement au titre des Monuments historiques. Emouvante épiphanie artistique de l’humanité, elle conserve en ses entrailles minérales, datés de l’Aurignacien, les trésors que les fouilles ont révélés : ossements d’animaux, outils en silex, lames d’os, grattoirs, marteaux, un rarissime instrument de musique préhistorique (une flûte taillée dans un os de gypaète barbu), un «splendide bijou phallique en ivoire», soit une pendeloque d’ivoire sculptée en forme de vulve ou de cyprée (coquillage), et surtout, les exceptionnelles gravures pariétales, laissant sourdre de la roche bisons et chevaux – dont deux «en mouvement», tête tournée vers l’arrière –, bouquetins et mammouths, et un superbe mégacéros.
Au début du XIXe siècle, il n’y avait là que prés et champs, laissés aux vaches. L’une d’elles se prend la patte dans une ornière. Po