Il pouvait mettre du plomb dans l’aile et casser l’élan qu’il avait lui-même suscité. Il avait ses bons et ses mauvais jours. Pas exactement sympathique, il était assurément un personnage, en plus d’être quelqu’un de très important dans le paysage de l’art contemporain. Conscient de son poids, sûr d’être un «mythe», il y faisait référence sans vergogne. De plomb et d’or est un roman dont le second héros – le premier étant le narrateur, François Jonas – est l’artiste Christian Boltanski, né à Paris en septembre 1944, mort en juillet 2021. Le livre raconte la formation de François Jonas dans l’ombre de Boltanski. Il se met tout contre lui d’abord, puis il s’en éloigne et le voit mieux ainsi. Jonas est un garçon qui se cherche et qui cherche aussi un père, le sien «étant mort quand j’avais seize ans me laissant bien paumé». Avec ironie mais douceur, d’un style particulier car exempt de virgules, ce qui donne aux phrases une fébrilité attachante, François Jonquet, dont la biographie doit ressembler à celle de Jonas, décrit le monde de l’art des années 1990 et 2000. Ecrivain et critique d’art ayant été réellement proche de Boltanski, Jonquet nourrit son livre d’entretiens qu’il a enregistrés avec lui ; il l’explique à la fin du volume. Boltanski fut le professeur du héros aux Beaux-Arts dans les années 1
Roman
François Jonquet et Christian Boltanski, «mythe» et disciple
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Le cahier Livres de Libédossier
Christian Boltanski, à Paris, en 1999. (Serge Picard/Agence VU)
publié le 16 février 2024 à 11h26
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