«Je ne crois pas qu’en fait, la famille, ce soit déterminant.» De la part d’une psychanalyste, cette déclaration tranquille surprend. C’est un pied de nez fait à l’expérience commune. Si seulement c’était vrai, si seulement tout le monde savait se délester du poids de la famille et aller voir ailleurs. La pédiatre et psychanalyste dit cela lors d’un dialogue avec sa fille, Catherine Dolto. Il ouvre ce volume de la collection «Quarto». Sont réunis quelques-uns des «textes fondateurs» de la défenseure de la cause des enfants, pour reprendre le titre de son livre le plus connu, qui ne figure pas au sommaire du «Quarto». On trouve en revanche le Cas Dominique et beaucoup d’extraits de ses œuvres. Dans cette profusion il arrive que l’on se perde car les introductions ne sont pas toujours claires.
Née la même année et dans le même milieu social (la grande bourgeoisie parisienne et catholique) que Simone de Beauvoir, Françoise Marette (1908-1988), pédiatre et psychanalyste, comptait parmi ses talents celui de dénouer par la parole les nœuds qui étranglent, symboliquement, mais avec des répercussions somatiques graves, les enfants, voire les nouveau-nés.