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Frank Shovlin, éditeur de la correspondance de John McGahern : «Le style était tout pour lui»

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Entretien avec l’universitaire, à l’occasion de la réédition en France du «Pornographe», roman du grand écrivain irlandais.
John Mac Gahern en 1997 chez lui, en Irlande. (Madeline McGahern)
publié le 14 juin 2024 à 15h51

Petit à petit, une bibliothèque John McGahern se bâtit aux éditions Wespieser. Voici venu le Pornographe, quatrième roman réédité sur les six de l’œuvre. L’éditrice a prévu un volume de toutes ses nouvelles. Le narrateur du Pornographe, un jeune trentenaire sans le sou, partage son temps entre l’écriture de textes pornos (passages intégraux dans le livre) pour gagner sa vie, ses déambulations dublinoises et ses visites à sa tante à l’hôpital, un flacon de cognac à la main en guise d’antidouleur. La rencontre avec une femme dans un dancing va remettre sa liberté en question. Disparu en 2006, John McGahern est un des grands écrivains irlandais du XXe siècle, et sa lecture intense. Frank Shovlin, professeur à l’Institut des études irlandaises de l’université de Liverpool, éditeur de sa correspondance (Faber & Faber, 2021), évoque l’homme et ses textes.

Pourquoi vous êtes-vous intéressé à John McGahern ?

Je l’ai connu à 19 ans, à l’université de Galway. La même année, en 1990, il publiait Entre toutes les femmes, qui a failli remporter le Booker Prize. Il a alors gagné une solide réputation. Au printemps 1993, il a enseigné à un petit groupe d’entre nous. C’était un homme très charismatique et