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Mardi SF

Frederik Pohl par «la Grande Porte»

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Mnémos réédite le fameux cycle de l’auteur américain, avec en prime le dernier roman inédit en français.

Frederik Pohl. (DR)
Publié le 16/09/2025 à 11h57

Voilà enfin cette Grande Porte refermée. Démarré en 1977 avec la Grande Porte, poursuivi avec les Pilotes de la grande porte (1980), Rendez-vous à la grande porte (1984), les Annales des Heechees (1987) et A travers la grande porte (1990), le cycle se terminait par un sixième volume, écrit plus tardivement et encore inédit en français, le Garçon qui vivrait pour toujours (2004). Enfin traduit dans ce gros volume, il est la très bonne surprise de cette intégrale Mnémos.

Fondateur de plusieurs revues (Galaxy et If en particulier), coauteur du délirant Planète à gogos avec Cyril Kornbluth, Frederik Pohl est sans doute plus connu comme agent et comme éditeur que comme écrivain, ce qu’il est d’ailleurs devenu assez tardivement, mais avec succès, puisque la Grande Porte a raflé les prix Hugo et Nebula l’année de sa sortie, en 1977, et les prix Locus et John Campbell l’année suivante.

Ce qui frappe le plus à la relecture du cycle, c’est le mélange de comique et de sérieux qui l’anime. Démarré le sourire aux lèvres, la Grande Porte se termine sur un désespoir profond et une vraie interrogation métaphysique : qu’est-ce que vivre, et la souffrance fait-elle partie de l’humanité au point de la justifier ? Le héros, Robinette Broadhead, est au début du moins un pauvre hère, condamné à rester sur une terre qui a subi moult catastrophes, un employé exploité dans des mines aux conditions de travail terribles.