C’est cette année le centenaire de naissance de Friedrich Dürrenmatt, mort en 1990, et peut-être un extrait de la quatrième de couverture d’Albin Michel de 1960 pour la première édition de la Promesse, roman qui tourne autour du meurtre d’une petite fille, dit le mieux l’actualité du Suisse longtemps défini, en tant qu’auteur de prose, comme l’inventeur du roman policier métaphysique : «Mais c’est une histoire comme on en trouverait derrière bien des portes, aujourd’hui, si nous prenions la peine de les entrouvrir, en vérité, au lieu de passer comme nous le faisons, les yeux fermés et le cœur rassuré par tous les mensonges auxquels nous accordons une effroyable complicité.» On peut regretter qu’Albin Michel ne se soit guère démené dans cette édition du premier tome des Œuvres complètes, reprenant les traductions sexagénaires sans en corriger les coquilles et n’ajoutant aucune note critique au volume, fût-ce pour expliquer pourquoi les textes y sont présentés dans l’ordre quasiment inverse de leur parution en allemand : la Promesse (1958), la Panne (1956), le Juge et son bourreau (1952) et le Soupçon (1953). On a juste adjoint au volume une préface (d’une demi-page) d’Amélie Nothomb rappelant comme le succès mondial de sa pièce la Visite de la vieille dame a éclipsé «les autres œuvres de Dürrenmatt». Mais ces autres œuvres sont d’une envergure suffisante pour surmonter ces mauvaises manières de l’édi
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Friedrich Dürrenmatt, le commissaire hasard
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Friedrich Dürrenmatt à Schwetzingen, le 18 juin 1988. (Marcus Thelen/picture-alliance / dpa)
par Mathieu Lindon
publié le 10 avril 2021 à 6h33
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