Plusieurs choses semblent dater d’un monde révolu dans le nouveau roman de Gary Shteyngart, pourtant pas si ancien que cela. Ecrit pendant le confinement de mars 2020, publié aux Etats-Unis en 2021, il fait mention de quelques Russes qui suivent une thérapie en visio avec la femme du héros (danger du virus oblige), Macha, une psychiatre, elle-même d’origine russe mais devenue américaine depuis son exil. Elle habite à New York. Ces thérapies russo-américaines se pratiquent-elles encore aujourd’hui ? On trouve également dans ce livre qui se déroule en huis clos dans une «datcha» au bord de l’Hudson alors que la ville est «sous clé», des quinquagénaires désireux de remettre les compteurs à zéro. La pandémie sonne pour eux la fin d’une époque. Ils comptent leurs billes. Alors que, depuis 2022, les événements inattendus et dramatiques se succèdent à un rythme soutenu, des amis comme ceux-là réfléchiraient-ils en les mêmes termes à leurs amours, à leur carrière, à leur passé ? Pèseraient-ils ainsi le pour et le contre de leur mariage, de leurs choix professionnels, sans parler du futur ? Très Chers Amis, écrit au plus près de l’actualité de 2020, arbore donc curieusement un air daté qui n’est pas sans charme, ni sans valeur documentaire. L’auteur, Gary Shteyngart, né à Saint-Pétersbourg en 1972 et arrivé aux Etats-Unis en 1979, joue dans ce livre, son sixième, le rôle qu’il a fait sien depuis ses débuts sur la scène littéraire : celui d’un intellectuel décalé
Roman
Gary Shteyngart, «datcha» perchée
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people who cannot leave the house due to an epidemic (Phynart Studio/Getty Images)
publié le 3 mars 2024 à 12h56
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