Menu
Libération
Recueil

Gary Snyder, réensauvager la poésie

Article réservé aux abonnés
Une édition bilingue d’un texte paru en 1960 de l’auteur beat qui avait pour alias Japhy Ryder dans «les Clochards célestes» de Kerouac.
Gary Snyder en Californie en juillet 1969. (Phillip Harrington/Alamy)
publié le 5 mai 2023 à 14h36

Membre éminent de la Beat Generation et de la San Francisco Renaissance, prix Pulitzer de poésie, anarchiste fiché sous McCarthy, maître zen, écologiste révolutionnaire, théoricien du biorégionalisme, Gary Snyder contient des multitudes. Ses beaux yeux bleu-vert en amande, qui ont gardé leur air alerte et malicieux malgré ses tout juste 93 ans, ont vu du beau monde, à commencer par ses amis Allen Ginsberg et Jack Kerouac, et les moult pays dont il a foulé le sol et exploré les temples bouddhistes ou les ashrams. Alors comment se fait-il, à l’heure où le besoin de mettre en mots et en pensées l’urgence écologique est si brûlant, que ce poète du vivant et du sauvage, héritier de Thoreau, reste chez nous si méconnu ?

Ces dernières années pourtant, des éditeurs et des traducteurs français s’attellent à importer Snyder sur notre sol. Les éditions marseillaises Wildproject ont fait paraître en 2018 le Sens des lieux, recueil d’essais traduits par l’historien de l’environnement Christophe Roncato Tounsi et, en 2022, Aristocrates sauvages, livre de poèmes et d’entretiens avec son ami Jim Harrison, tandis que chez les Stéphanoises du Réalgar est paru l’Arrière-pays en 2022 (les deux derniers ayant été traduits par Brice Matthieussent).

Le Castor Astral publie quant à lui Poème pour les oiseaux. Un livre initialement paru en 1960 sous le nom Myths &