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Georg Christoph Lichtenberg, les Lumières allemandes en carnets

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La première traduction complète des «Brouillons» vient rendre compte de l’ampleur de la pensée du philosophe allemand doué d’un immense goût du savoir, loin de sa réputation de simple faiseur d’aphorismes.

Georg Christoph Lichtenberg (1742-1799). (Akg Images)
Publié le 16/04/2025 à 17h32

«Que l’homme soit la plus noble créature du monde, on peut le déduire de ce qu’aucune autre créature ne l’a jamais contredit sur ce point.» Sans doute Elias Canetti exagérait-il un peu, qui en faisait l’auteur du «livre le plus riche de la littérature universelle». Mais il y a Nietzsche aussi, lequel dit de lui (Humain, trop humain, § 9) qu’il est «un philosophe plus profond que la plupart de ceux qui se sont appelés philosophes». En fait, la liste des laudateurs est bien longue : Kant, Lessing, Goethe, Kierkegaard, des savants tels que Volta, Maxwell ou Faraday, Schopenhauer, Freud, Tolstoï, Benjamin, Karl Kraus, Wittgenstein, Gadamer ou, plus près de nous, Jacques Bouveresse… Malgré cela, le nom de Georg Christoph Lichtenberg n’est pas sur toutes les lèvres, ou, plus exactement, ne surgit que si on l’accole au genre «aphorisme». De fait, taper sur une barre de recherche «Lichtenberg + aphorismes» ouvre à des milliers de citations : «J’ai souvent souhaité mourir, mais toujours bien caché sous mes