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Biographie

Georges Marchais, un coco pas commun

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L’historienne Sophie Cœuré détaille avec nuances les différentes facettes de l’ex-leader communiste, symbole abhorré-adulé d’une époque révolue.

Georges Marchais le 9 septembre 1975 à Paris. (Gilbert Uzan/GAMMA RAPHO)
Publié le 25/09/2025 à 7h51

Si les moins de 20 ans ignorent tout de Georges Marchais, les têtes chenues ne l’ont pas oublié. De son accession au secrétariat général du Parti communiste français en 1972 à son départ en 1994, l’homme a en effet marqué la scène politique française, inspirant tant l’adulation que l’opprobre. Car par-delà l’image simpliste dont il aimait à jouer, cet apparatchik consacré était loin d’être d’un bloc.

Rien ne prédestinait le jeune ouvrier à devenir le chef du puissant PCF. Il n’entra d’ailleurs au Parti qu’en 1947, n’ayant en rien participé à la Résistance. Bien au contraire puisqu’il travailla en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, une tache sur sa biographie que ses opposants exploitèrent à l’envi mais qui ne l’empêcha pas de gravir les échelons grâce à l’appui des anciens. Un choix que les amis de Maurice Thorez ne regrettèrent pas. Marchais fut en effet d’une fidélité exemplaire au camp soviétique, de la répression de l’insurrection hongroise à l’invasion de l’Afghanistan. Dans le même temps, toutefois, il n’é