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Il y a deux ans, le Royaume perdu, quatorzième tome de la série des aventures du commissaire franc-maçon Antoine Marcas, emmenait le lecteur dans les sables brûlants du désert sur les traces du livre d’Henoch, manuscrit apocryphe issu de l’Ancien Testament, convoité au XIIIe siècle par le grand maître de la secte des Assassins et, de nos jours, par la dirigeante d’une société high-tech persuadée que ces textes permettraient d’éveiller à la conscience l’intelligence artificielle de ses ordinateurs…
Histoire et polar, une formule qui a su trouver son public (plus de trois millions de lecteurs) : Eric Giacometti et Jacques Ravenne alternant dans leurs romans les chapitres, l’un consacré à une énigme mythique du passé (complot Illuminati, Saint Suaire, Saint Graal ou trésor des Templiers), l’autre suivant une enquête bien contemporaine de leur héros policier ; les deux histoires trouvant leur dénouement dans les dernières pages.
Une étrange énigme en héritage
Cette fois, dans la Clé et la Croix, leur dernier opus, c’est la mort d’un richissime homme d’affaires milanais qui lance l’intrigue. Son jet privé détourné en plein vol par une cyberattaque, le vieux businessman préfère se suicider plutôt que d’accéder aux demandes des terroristes hackers. En découvrant son testament au lendemain des funérailles, ses trois enfants apprennent qu’ils ne pourront toucher l’immense héritage du patriarche qu’à condition de résoudre une étrange énigme. Une énigme faisant écho aux recherches d’Antoine Marcas, lui-même sur les traces de son grand-père Tristan, héros de la saga du Soleil noir, autre série (six tomes à ce jour) due à la plume du duo d’écrivains.
Voilà pour le présent. Côté passé, c’est en 1809, dans l’entourage de Napoléon, que se noue cette fois l’histoire. L’empereur alors au faîte de sa gloire après la campagne d’Autriche et ses victoires d’Essling et de Wagram songe désormais à l’Orient. Mais pour financer une telle expédition dans les pas d’Alexandre, il faut de l’argent. Beaucoup d’argent. L’arrestation fortuite de quelques conspirateurs royalistes révèle alors à Fouché et ses sbires l’existence de milliers de pièces d’or, issues des caisses des Templiers, dans les coffres du Vatican. Mais pour retrouver leur cachette, il faut avoir accès à des parchemins médiévaux stockés dans les souterrains du Château Saint-Ange…
Nouveau cold case historique
Cérémonies maçonniques sous l’Empire (même si lui-même ne l’a probablement jamais été, Napoléon était entouré d’initiés, tels ses frères, Joséphine, ses principaux ministres, Fouché, Talleyrand ou Cambacérès et nombre de maréchaux), sociétés secrètes, tueurs à gages, énigmes codées et courses-poursuites…, la Clé et la Croix coche avec brio toutes les cases de ce nouveau cold case historique. Que vient conclure un savoureux épilogue (1) et son cliffhanger attendu, promesse d’une nouvelle aventure…
(1) Attention spolier : les auteurs malicieux s’y payent le luxe de rappeler où se trouve le mythique trésor du Temple, découvert par Marcas à la fin de leur roman le Septième Templier (Pocket ; 2012).