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Littérature

«Girlbossification» : la littérature britannique remet les femmes à leur place

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Des autrices réécrivent des histoires connues à partir du point de vue des femmes, jusqu’alors confinées aux seconds rôles ou réduites à des victimes.
Jane Boleyn dessinée par Hans Holbien le jeune. (Alamy. Abacapress)
par Marie Billon, intérim à Londres
publié aujourd'hui à 13h40

Elle est la mégère, la traîtresse, l’intrigante qui dénonce son époux et sa belle-sœur avant de jouer les folles pour tenter de sauver sa vie. Jane Boleyn (1505-1542) est loin d’être une des favorites de l’histoire de la dynastie des Tudors. Lorsque les autrices l’évoquent c’est pour son rôle dans la chute et les exécutions de son mari, George Boleyn, et de la sœur de celui-ci, Anne Boleyn, deuxième épouse du roi d’Angleterre Henry VIII, en mai 1536. Jane Boleyn mourra sur l’échafaud six ans plus tard après avoir plaidé en vain la folie pour avoir aidé Catherine Howard, la cinquième épouse du même roi, à organiser des rendez-vous avec son amant. Jane Boleyn a été un second rôle dans nombre de romans historiques, notamment Deux Sœurs pour un roi de Philippa Grégory (2001, traduit à l’Archipel en 2008). Et c’est la même autrice à succès qui lui dédie cette fois un livre entier, Boleyn Traitor qui sortira en octobre. Pour la première fois, Jane Boleyn pourra donner sa version des faits : «On l’a traitée de menteuse et de traîtresse. Et si elle connaissait la vérité…» dit la quatrième de couverture.

Les six épouses de Henry VIII

Elle n’est pas le seul second rôle qui devient l’héroïne d’un roman et, du même coup, de sa propre vie. Car les femmes, dans l’histoire et les romans historiques, ont longtemps eu tendance à être présentées comme des victimes ou à la merci du patriarcat. L’histoire est réétudiée par les universitaires pour y déceler comment elles ont négocié leur vie dans un monde