«C’est fou de voir un homme comme lui dans une époque comme la nôtre ; l’un d’eux devrait forcément disparaître – ainsi il se sacrifia», dit Yann Moix, dans ce recueil d’hommages à Jean-Claude Fasquelle, disparu le 13 mars à 90 ans. Sa mort a sonné la fin d’une époque. «Il a été peut-être le dernier grand seigneur de l’édition, plus attaché au bien-être de ses auteurs qu’à la vérification des comptes», dit Dominique Fernandez. «Il n’était pas facile à saisir pour qui ne le connaissait pas», estime son ami et successeur chez Grasset, Olivier Nora.
La personnalité de Fasquelle se dégage des textes signés par ses proches ou ses auteurs. «Colosse, géant, menhir, seigneur, monstre sacré, guépard, capo di tutti capi», énumère Olivier Nora. «Père» pour certains, «parrain» pour Virginie Despentes, dont il publiera Vernon Subutex. «Il avait l’argent gai, comme il avait l’alcool gai et la littérature joyeuse», dit-elle. Ses silences,