Printemps 2013. Une affaire judiciaro-littéraire enflamme Saint-Germain-des-Prés. Christine Angot, chantre de l’autofiction, est poursuivie pour «atteinte à la vie privée» de l’ex-compagne de son conjoint, dont elle a fait la matière de deux de ses livres (le Marché des amants et les Petits). Pendant que les intellectuels dissertent par tribunes interposées du rapport vampirique des auteurs au réel et à ceux qui l’habitent, les magistrats de la 17e chambre soupèsent deux épineux concepts. D’un côté, le droit au respect de la vie privée (article 9 du code civil) et, de l’autre, celui à la liberté de création, pilier de toute démocratie qui se respecte. Puis, ils tranchent, et condamnent Angot à verser 40 000 euros de dommages à la requérante. En livrant les détails les plus intimes de la vie de cette anonyme pour en faire une «peinture manichéenne», allant jusqu’à piocher dans les verbatims d’une enquête sociale sur sa situation familiale, la romancière a abusé
Enquête
«Houris» de Kamel Daoud : derrière l’affaire du «vol d’histoire» et la géopolitique, le récit d’une amitié brisée
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Troublantes similitudes, témoignages de proches, échanges de SMS… «Libé» a pu consulter l’assignation déposée en France par Saâda Arbane, la femme qui accuse le dernier Goncourt d’avoir «pillé» sa vie, sur fond de crise entre Paris et Alger. Une première audience se tient ce mercredi 7 mai.
L'écrivain Kamel Daoud, lors d'une conférence de presse en soutien à Boualem Sansal, à Paris, en décembre 2024. (Denis Allard/Libération)
Publié le 06/05/2025 à 18h13, mis à jour le 06/05/2025 à 18h15
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