Cet article est tiré du Libé spécial auteur·es jeunesse. Pour la cinquième année, Libération se met aux couleurs et textes de la jeunesse pour le Salon du livre de Montreuil qui ouvre ses portes le 29 novembre. Retrouvez tous les articles ici.
C’est un carré blanc, épais et accueillant, paré de couleurs flamboyantes que l’on ouvre comme un coffre aux trésors rempli de «mercis». Le nouvel objet visuel du talentueux duo d’artistes nommé Icinori se présente sous la forme d’une anaphore sonore et textuelle. Chaque page remercie un mot représentant un objet, une idée, ou une saison. «Merci réveil», «Merci prudence», «Merci printemps»… La prouesse de ce livre réside dans sa narration singulière, proche de la concaténation ou dorica castra. Pensez à la comptine des «Trois Petits Chats». Chaque nouvelle image porte le sens des images précédentes. Ainsi, les gants, le bonnet et l’écharpe mènent le petit personnage sans nom et non genré vers le froid, la neige et l’hiver. On avance dans l’œuvre, en sautant d’un remerciement à un autre, d’une tirelire à un marteau, d’un train à une ville. Les dessins, toujours composés avec élégance, font autant naître la narration que le vocabulaire choisi avec minutie. Par exemple, «merci porte» pousse à contempler un rectangle bleu foncé, ouvert à la manière d’un livre, sur un petit arbre orange et u