Paris, capitale du XIXe siècle appartient à la catégorie des livres dont on ne sort jamais, qu’on s’intéresse à la philosophie ou non. C’est quasiment un livre-bibliothèque. Walter Benjamin y a démonté le siècle, l’a mis en fiches, les a ensuite regroupées en liasses thématiques, en plans puis en exposés successifs. C’est un tissu organisé d’un millier de pages de références, de citations et de commentaires qui vise à négocier un passage entre deux siècles. Son titre initial, Das Passagen-Werk, offrait cette polysémie où se laissait entendre une théorie de l’histoire et où pointait le goût significatif du XIXe siècle pour ces nouvelles galeries marchandes à l’architecture de fer qui offraient aux flâneurs une expérience nouvelle en marge du tumulte des boulevards parisiens. Le livre de Steffen Haug, Une collecte d’images, offre l’occasion de se replonger dans cette machine mais différemment, car il relie cet ensemble avec les corpus d’images que Walter Benjamin a principalement explorés dans le cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale. Il écrivait alors à Gretel Adorno : «Voilà une nouveauté : pour mes recherches, je prends des notes sur un important matériau iconographique oublié. Mon livre, à ce que je sais depuis quelque temps, pourrait se munir des documents illustrés les plus significatifs et je ne veux pas d’avance le p
Histoire de l'art
Images revenantes de Walter Benjamin
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«Le Romantisme ou le monstre littéraire» de Joseph Vigné (1824). (BNF)
publié le 24 août 2022 à 23h44
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