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Roman

«Impossibles Adieux» par Han Kang, l’improbable mission perroquet

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Le cahier Livres de Libédossier
La romancière coréenne publie le récit du voyage d’une amie serviable dans la neige et les cauchemars.
Le roman est balisé de notations concrètes qui le rendent captivant. (shayes17/Getty Images. iStockphoto)
publié le 22 septembre 2023 à 14h22
(mis à jour le 10 octobre 2024 à 13h09)

Han Kang a été récompensée par le prix Nobel de littérature ce 10 octobre 2024

Avons-nous déjà marché dans la neige, une nuit de tempête, dans une forêt, aux abords d’un village que nous connaissons à peine ? Non, bien sûr que non. C’est ce qui se passe dans Impossibles Adieux, d’une manière telle que la traversée appartient désormais à nos souvenirs. Il faudrait une lampe de poche. Le téléphone de la voyageuse est tombé, la batterie était de toute façon à plat. Ses baskets sont trempées. Quand elle a reçu le message de son amie Inseon lui demandant de la rejoindre immédiatement, elle était sortie et n’est pas repassée chez elle. Elle portait un manteau matelassé et avait dans sa poche une carte de crédit. Pas ses médicaments. Mais arriver à bon port après avoir failli mourir de froid est excellent pour la migraine.

Documentariste menuisière

Le roman est balisé de notations concrètes qui le rendent captivant. Une heure d’avion depuis la capitale, puis deux bus. Inseon, sur son lit d’hôpital à Séoul, lui a demandé de se rendre chez elle, dans sa maison sur l’île de Jeju, afin de donner de l’eau à son perroquet, Ama. A l’origine ils étaient deux. Un jour, la voyageuse avait pris une nouille crue, et en avait donné un morceau à chacun. «Chaque fois qu’ils cassaient un bo