On disposait jusqu’à présent de trois volumes de journaux d’Imre Kertész (1929-2016), publiés par Actes Sud, l’éditeur en France de l’écrivain hongrois. Journal de galère couvrait les années 1961-1991, l’écriture comme activité clandestine, secrète, en temps de dictature. Sauvegarde, portant uniquement sur 2001-2003, évoquait le prix Nobel de littérature attribué en 2002 à l’auteur d’Etre sans destin, le roman où il met en scène le déporté qu’il fut à l’âge de 15 ans, adolescent juif livré par son pays à l’ennemi et à la mort. Enfin, ce fut en 2015 le magnifique combat crépusculaire de l’Ultime Auberge, 2001-2009. Manquaient les années 90. Les voici dans le Spectateur, notes 1991-2001, dernier livre paru du vivant de Kertész. Débarrassé des contingences où les écrits intimes puisent leur sel, le Spectateur est aussi austère que Journal de galère. Aucune anecdote, aucune fantaisie prosaïque. Kertész ne veut surtout pas, à travers ces notes choisies, être d’une compagnie distrayante. Ce qu’il
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Imre Kertész, les années manquantes
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Le cahier Livres de Libédossier
Imre Kertész, en septembre 2003 à Mantoue (Italie). (Cipriani Farabola/Leemage. AFP)
publié le 17 novembre 2023 à 15h35
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