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Libération
Récit

«Interdit d’enfants», plaidoyer pro domo pour la GPA

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Vingt ans après la naissance de leurs deux filles nées grâce à la gestation pour autrui, Sylvie et Dominique Mennesson publient un témoignage précieux sur une pratique raisonnable et raisonnée de la GPA.
Les Mennesson, au palais de justice de Paris, en 2010. (Laurent Troude /Libération)
publié le 24 mars 2022 à 2h07

Au-delà de la désolante épopée judiciaire du couple Mennesson (16 décisions en tout !), ce livre, encadré par des textes de leurs deux filles, jeunes et brillantes adultes, permet de poser des questions pertinentes sur la gestation pour autrui (dite GPA), une des déclinaisons de procréation médicalement assistée la plus discutée. La GPA proprement dite est techniquement possible depuis l’existence de la fécondation in vitro (1982) : la FIV a en effet permis qu’un embryon fécondé en éprouvette puisse être transféré dans un utérus possiblement différent de celui de la mère qui l’a conçu. Certaines patientes ont recours à une GPA en raison d’une stérilité utérine, même si elles sont parfois fertiles d’un point de vue génétique. On parle trop peu de cette forme de stérilité : le syndrome MRKH dont souffre Sylvie Mennesson se rencontre chez une personne sur 4500 ; et des cas d’hystérectomie après un accouchement ou des cancers de l’utérus empêchent eux aussi toute grossesse.

Pourquoi ces tempêtes et anathèmes contre une pratique raisonnable et raisonnée de la GPA telle qu’elle est racontée dans cet ouvrage ? C’est, pour partie, en raison de l’adage latin tota mulier in utero – il date d’avant la FIV ! – qui a banalisé une définition biaisée de la maternité corroborée, au fil du temps, par une mauvaise interprétation