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Correspondance

Italo Calvino : «Bien reçu la lettre de maman»

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Le romancier italien aurait eu 100 ans ce dimanche. Sa correspondance depuis ses 17 ans jusqu’à sa mort en 1985 est publiée sous le titre «le Métier d’écrire», un demi-siècle d’amitiés et de travail littéraire.
Italo Calvino, à Venise en 1981. (Massimo Perelli /Rosebud2. Opale)
publié le 13 octobre 2023 à 15h15

On sait que Pasolini et Calvino ont représenté les deux pôles de la littérature italienne de l’après-guerre. Le premier, génial touche-à-tout, torturé et médiatique. Le second, bûcheur et exigeant, vivant comme un «ermite», décrit-il dans un fameux texte, quand il habite à Paris. Le premier, tragique, le second, ironique. Pasolini qui a ouvert la littérature aux marges (on dirait aujourd’hui : aux minorités) et sondé une nouvelle morale de l’engagement. Calvino qui a quitté le Parti communiste en 1956 et abandonné son militantisme au cours de la décennie suivante, membre de l’Oulipo qui a cultivé sa passion pour la science, la philosophie et les contes traditionnels. Bien sûr que cette opposition, largement commentée en Italie, est devenue un cliché, occultant le reste des écrivains de la période.

Force est en tout cas de constater que dans cette pseudo-rivalité entre ces deux quasi-contemporains, c’est Pasolini qui a gagné. Sa posture intellectuelle, nourrie du scandale de sa vérité, paraît avoir ouvert la voie à une bonne partie de la littérature (notamment autofictionnelle) d’aujourd’hui. Quant à Calvino, dont on fête les 100 ans de la naissance ces jours-ci, d’ailleurs beaucoup plus discrètement que ceux de Pasolini