Rien ne pouvait mieux convenir que ce titre Nouvelles d’antan à ce recueil de vingt-deux textes pour moitié inédits signés Jack Finney. Ils ont majoritairement pour thème le voyage dans le temps, et paraissent aussi venus d’un autre âge. Ecrits entre 1948 et 1965, ils dégagent un délicieux charme désuet, un peu comme dans «la Lettre d’amour» : un jeune homme de Brooklyn, Jake Belknap, trouve une lettre cachée derrière un tiroir du bureau qu’il vient d’acheter. En 1882, Helen Elizabeth Worley a écrit à l’homme de ses rêves. En 1959, Jake se prend au jeu de lui répondre, et alors que soixante-dix-sept ans les séparent, elle reçoit sa lettre. On découvre ainsi la sélection de cette intégrale «raisonnée», comme des missives oubliées depuis plus de soixante ans.
La semaine dernière
Elles évoquent une Amérique sépia, dans laquelle le troisième sous-sol de la Grand Central Station peut mener à la fin du XIXe siècle («le Troisième Sous-sol»), une agence de voyages à l’ouest de la 5e avenue expédier dans la bienheureuse Verna («les Disparus») ou une pièce de dix cents donnée pour un journal au kiosquier du coin de la 36e rue faire basculer dans une vie parallèle. Le retour au passé, jamais plus loin que le XIXe siècle, n’apparaît jamais comme un cauchemar, plutôt comme les retrouvailles avec une Amérique rêvée, sans les dégâts de l’industrialisation et de l’urbanisme. La ville, la plupart du temps celle de New York, apparaît comme un des personnages majeurs de ces histoires, sa géographie, ses rue