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Mardi SF

James Morrow, échange lune contre le réchauffement

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Dans un roman encore plus délirant que les précédents, James Morrow se penche à son tour sur le dérèglement climatique.
Dans «le Monde et vice versa», un peuple vit au centre de la Terre, dont le climat se refroidit aussi vite que celui de la surface se réchauffe. (Ryan King 999/iStockphoto. Getty Images)
publié le 17 juin 2025 à 15h13

«Agitation mêlée de paroles incohérentes due à une forte élévation de température.» Cette définition de «délire» par le petit Larousse s’applique-t-elle au dernier roman de James Morrow, l’un des plus fous qu’il nous ait été donné de lire depuis longtemps ? «Agitation», c’est sûr. «Forte élévation de température» aussi, et au sens propre, le réchauffement climatique étant à la base du livre. «Paroles incohérentes» ? En apparence seulement. Depuis déjà un certain nombre de romans (l’Arche de Darwin (2017), En remorquant Jéhovah (1995), Notre mère qui êtes aux cieux (1991) entre autres, tous publiés par Au diable Vauvert), James Morrow crée des univers absurdes, dont les références, avouées et même affichées dans le présent opus, sont Lewis Carroll et Samuel Beckett. Mais, même si la machine est ici particulièrement délirante, rien de tout ceci ne tourne à vide.

A l’origine de ce roman, deux envies. L’une de témoigner, après beaucoup d’autres mais sur un ton beaucoup moins dramatique que ses confrères