Un homme de 82 ans agonise dans un monastère du Piémont où il a passé ses quarante dernières années incognito. On est à l’automne 1986 et, au bord du tombeau, que fait Michelangelo Vitaliani dit Mimo ? Il revisite sa vie. Le quatrième roman de Jean-Baptiste Andrea, loin du dépouillement et de l’atmosphère de son premier, Ma Reine (2017), prend la voie du grand romanesque par une forme déjà vue dans Des diables et des saints (2021), un mystérieux vieil homme dont le lecteur va découvrir l’existence mouvementée. Plus ambitieux, Veiller sur elle brasse beaucoup : de l’histoire (les deux guerres mondiales, une Italie fascisante), de l’art (son personnage, fils de sculpteur, devient un virtuose du burin), du sacré (sa dernière œuvre, une Pietà en marbre a été enlevée du Vatican pour être cachée dans le monastère en raison de sa troublante attraction), du fantastique (la jeune Viola Orsini écoute les morts au cimetière et, dit-on dans le village, cette sorcière se transforme en ours), du circassien (Mimo, frappé d’achondroplasie, de petite taille, va jouer dans le cirque Bizzaro) et même un séisme dévastateur. C’est du lourd, couronné par le prix Fnac, abonné des meilleures ventes depuis plusieurs semaines, il figure sur d’autres listes de prix.
L’enfance de l’art doit-elle être dramatique ?
Mimo est né en France – ce qui lui vaudra longtemps le surnom de il Francese – de parents italiens. Aprè