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Roman

Jeudi polar : «Billy Summers» de Stephen King, le sniper qui aimait les livres

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Pour son 75e anniversaire, le patron du frisson publie un polar noir, sans fantastique, axé sur un tueur à gages qui fait son dernier coup. Il raconte aussi la vie dans les villes périphériques américaines, la rencontre entre deux paumés et les débuts d’un écrivain.
Stephen King a 75 ans. (Shane Leonard )
publié le 13 octobre 2022 à 16h18

Avec un fusil, certains disent que Billy Summers peut toucher une pièce de monnaie à 500 mètres. Il a appris à tirer dans l’armée. Bien qu’il soit à la retraite, il continue d’exercer son talent de sniper, mais dans le privé. Cela fait plusieurs années qu’il exécute des contrats et pense à se retirer. C’est bien sûr à ce moment qu’on lui propose un dernier coup. Pour 2 millions de dollars, il devra exécuter un «méchant», et s’échapper au nez et à la barbe de toute la police de l’Etat. Le meilleur cachet qu’on lui avait proposé jusque-là, c’était 70 000 dollars… alors 2 millions, ça fait rêver.

Mais ça lui fait aussi penser à tous ces films noirs où les gangsters finissent mal.

Dans Billy Summers, Stephen King raconte l’Amérique populaire, la vie de quartier entre voisins qui font des barbecues, jouent au Monopoly et fréquentent les fêtes foraines. Et Billy dans tout ça, il attend beaucoup, seul ou accompagné, pour se préparer ou se cacher et, surtout, il ment énormément, lui qui possède jusqu’à quatre identités. Il ment notamment à son employeur en se faisant passer pour Billy l’idiot, un tueur pas très malin qu’on peut manipuler si on en a besoin. Alors, quand son commanditaire lui annonce que sa couverture est celle d’un écrivain, Billy décide de se lancer dans l’écriture de son autobiographie avec le style d’un simplet. Le sniper y raconte son enfance