La «kroko», c’est la drogue-crocodile, la pire du marché. «Des cachets de codéine mélangés à de l’acide formique et du phosphore d’allumettes. Au début, ça agit comme l’héroïne, c’est incroyablement euphorisant sauf que c’est beaucoup beaucoup moins cher et encore plus brutal. Un fixe coûte deux euros cinquante. […] La plupart meurent au bout d’un an. […] Une cousine de la meth en provenance de l’enfer.» Voilà le trafic que découvre Chastity Riley le jour où elle se rend à Leipzig pour rencontrer un ponte de la brigade des stups de Saxe occidentale. Fille d’une Allemande et d’un soldat américain, elle est procureure à Hambourg, ou plutôt elle était procureure avant de se retrouver au placard pour avoir tiré dans les couilles d’un collègue qui s’était transformé en malfrat. Elle fume à la chaîne et liquide les bières comme nous les expressos, adepte de la «bière de soutien» pour retrouver ses esprits au lendemain d’une cuite. Elle n’est pas commode mais incroyablement sympathique. Sincère, honnête, ravagée à l’intérieur, en besoin éperdu d’amour qu’elle trouve auprès de sa bande, Carla, Rocco, Faller, Calabreta et Klatsche.
Son placard, c’est la protection des victimes, un boulot de chien. Mais le jour où elle hérite du cas d’un homme mystérieux, sans nom et mutique, battu après avoir été laissé pour mort, elle reprend goût à la traque. Ce type a quelque chose qui l’attire et elle va savoir comment le faire parler. L’alcool, ça rapproche parfois. Et tant p