Le 8 mai 2002, devant l’hôtel Sheraton de Karachi, un bus de la marine pakistanaise transportant des employés de la Direction des constructions navales (DCN) française et certains de leurs collègues pakistanais, est pulvérisé par l’explosion d’une voiture piégée garée à ses côtés. L’attentat cause la mort de 14 personnes dont 11 techniciens ou ingénieurs français qui travaillaient sur des sous-marins Agosta vendus par la France au Pakistan. Officiellement, cette attaque est attribuée à Al-Qaeda. Mais, très vite, se développe la rumeur de représailles à l’encontre de la France à propos de rétrocommissions ayant servi à financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995. En 2013, l’intermédiaire Ziad Takieddine aurait confié au juge antiterroriste Marc Trévidic sa conviction que l’attentat de Karachi était lié à l’arrêt du versement des commissions sur les contrats d’armement français après l’élection de Jacques Chirac, rival de Balladur. De ce drame devenu «affaire» géopolitico-financière, le journaliste et écrivain Olivier Truc a fait un polar, les Sentiers obscurs de Karachi publié cette semaine par Métailié.
La mascarade des commémorations
«Ce livre repose en partie sur des documents, enquêtes judiciaires ou jou