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Dans Loin de Chandigarh, paru en 2007 en France, le journaliste et romancier indien Tarun Tejpal donnait déjà la parole aux anonymes, aux perdants d’une société indienne corrompue jusqu’à l’os. Avec le Chant des vaincus il plonge dans les sous-sols puants d’une immense prison qui impose ses lois, ses castes, ses classes sociales, exactement comme à l’extérieur des murailles.
Nous sommes tout de suite guidés par l’odeur, celle de la crasse, des excréments, qui poursuivent irrémédiablement les condamnés. Voici la porte de l’enfer, celle de la cellule numéro seize surnommée «le cloaque». Elle est au bout du labyrinthe et les malheureux qui passent le dernier verrou abandonnent l’espoir derrière eux. Désormais, ils vont juste tenter de survivre, enlisés, effarés, abandonnés. Les corps sont les uns sur les autres dans un air vicié, sans fenêtre, sans lumière.
Interview de Tarun Tejpal
Tarun Tejpal les accompagne dans ce caniveau où les beaux gosses d’hier deviennent des animaux dociles et paumés. Mais l’écrivai