Camilla Läckberg n’a pas besoin d’être présentée pour ceux qui aiment les polars scandinaves. Si elle a su profiter de la place vide laissée par Stieg Larsson et sa saga Millénium, elle a surtout su démontrer un vrai talent depuis vingt ans pour être toujours plébiscitée par les lecteurs.
Cette fois, elle n’écrit pas seule. Elle est accompagnée d’Henrik Fexeus, la star des mentalistes de Stockholm. Ce Messmer suédois est un habitué des plateaux de télévision – comme invité ou animateur – il a même participé à l’édition 2022 du Danse avec les stars local.
Mais pourquoi un tel partenaire ? Parce que le principal protagoniste de la Boîte à magie est lui aussi un mentaliste. Et comme Fexeus, les gens le reconnaissent dans la rue parce qu’il a fait des prestations épatantes à la télévision. Alors qu’il vient de finir un spectacle dans lequel il exécute un tour un peu dangereux, il est contacté par une policière pleine de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) qui cherche de l’aide pour faire le profilage d’un tueur en série insaisissable.
Si le synopsis évoque par moments les polars des années 80, il en a aussi le charme. Le mentaliste /consultant policier fait bien sûr penser à Patrick Jane, le héros de la série Mentalist, et on l’imagine tout de suite avec le sourire de Simon Baker. Pour le différencier, les deux auteurs l’ont bourré de TOC également, et lui ont donné une situation familiale complexe. Remarié avec la sœur de sa première femme, il a un quotidien difficile… qui va l’encourager à s’impliquer pleinement dans l’enquête.
Des boîtes et de la grande illusion
Et qu’en est-il de la magie ? Elle apparaît petit à petit, d’abord avec une boîte, puis avec un tour de cartes, puis avec une autre boîte, et encore une boîte. C’est de grande illusion dont il est question dans ce roman : c’est-à-dire de tours qu’on fait sur scène, dans lesquels des assistantes sont découpées, écrasées ou transpercées dans des constructions complexes en bois et en métal. Läckberg en profite pour interroger le rôle de la femme dans ces spectacles et insister sur l’importance des concepteurs de grandes illusions (on appréciera la référence à Paul Osborne, concepteur et dessinateur des premiers plans de boîte à magie).
Dernier épisode
Le reste est un thriller assez classique dans sa construction, mais avec un soin particulier (et de l’espace) pour donner de la consistance aux personnages : cela va de l’amour canin à l’obsession de la lingette désinfectante, en passant par la naissance de triplés, ou l’obsession des sous-vêtements.
Les 672 pages du roman se lisent facilement, parce que Camilla Läckberg sait raconter les histoires et donner du rythme à son écriture. En refermant le livre, on se dit quand même que les personnages étaient tous bien plus bizarres que les êtres croisés dans notre vie quotidienne.