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Roman

JJ Bola sur «le Chemin du retour»

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Le cahier Livres de Libédossier
Un roman sur la dépression et un voyage initiatique à l’écriture puissante et poétique.
Michael a 9 021 dollars sur son compte en banque. Quand il ne restera plus rien, il se supprimera, c’est comme ça qu’il le dit. (Catherine McQueen/Getty Images)
publié le 14 janvier 2023 à 14h57

A première vue, c’est l’histoire d’une mort annoncée. Ou plutôt l’espoir d’une renaissance ? Le narrateur est un jeune professeur qui enseigne dans le collège d’un quartier pauvre de Londres. Il est né au Congo, sa mère parle lingala au quotidien, français quand elle est en colère et anglais quand il est question du pasteur ou de l’église.

Le projet du narrateur, et du roman, est annoncé dès la première page : Michael quitte Londres pour les Etats-Unis. Il a 9 021 dollars sur son compte en banque. Quand il ne restera plus rien, il se supprimera, c’est comme ça qu’il le dit. A la fin de chaque chapitre est noté ce qui lui reste à dépenser, une façon redoutablement efficace de marquer le compte à rebours.

Reine d’Angleterre

«A l’intérieur de moi, un homme vit dans une ville abandonnée et il déambule en quête de compagnie ; d’une autre vie, d’une autre âme, de quelqu’un à toucher, de quelqu’un à tenir.» C’est bien une dépression que l’auteur nous décrit mais il a d’autres choses à nous raconter. On suit Michael dans une sorte de voyage initiatique. Certains partent à Katmandou, Jérusalem ou La Mecque, lui part pour Chicago, Dallas et New York. Il se dépouille de toutes ses possessions, comme le jeune Siddhartha Gautama s’apprêtant à devenir Bouddha, il n’emporte que quelques vêtements de rechange et un livre, Two Thousand Seasons d’Ayi Kwei Armah.

Avant le départ, il y aura eu la tentative de sauvetage d’un de ses élèves, la tendresse de sa collègue Sandra et les affres pré-matrimonial