Ça commence l’air de rien, par un son «à peine perceptible». «Tu entends ça ?» demande Claire à son compagnon. Le compagnon n’entend rien. Claire insiste : «Comme un… bourdonnement.» Peut-être le bruit a-t-il toujours été là, peut-être ne l’avait-elle jamais remarqué. «C’est presque comme une vibration.» Claire sort du lit pour en trouver la source. La hotte est-elle restée allumée ? La ventilation dans la salle de bain ? Deux heures à déambuler dans la maison, sans succès. Le son est toujours là, «un ronronnement grave, avec très peu de variations ou de modulations». Les jours passent, rien n’y fait et la gêne vire à l’obsession. «Vous n’en avez peut-être pas conscience, mais le monde est rempli de bourdonnements et de sons dont l’origine ne peut être identifiée et qui affligent chaque jour des milliers de personnes, les poussant à la folie et au désespoir. Moi, je ne le savais pas» dit Claire, qui raconte ici son histoire.
En anglais, Infrason s’intitule The Listeners (littéralement, les auditeurs), titre qui, du moins pour le lecteur que nous sommes, trouve un écho bienvenu avec la série The Leftovers car on peut relever certaines concordances entre le roman et la série HBO (décor de banlieue, dimension fantastique, méditation sur l’endoctrinement et la foi).
Lorsqu’on lui pose la question, Jordan