Clandestine, puis compagne officielle de l’auteur de l’Espoir sans jamais pouvoir l’épouser, Josette Clotis est d’autant plus présente dans les biographies qu’elle partage l’existence de l’écrivain dans une période cruciale : l’Espagne, la guerre. Jean Lacouture, dans Malraux, une vie dans le siècle (Seuil, 1973), insiste sur la grâce de la jeune femme, qui opère sur les Américains pendant deux mois de voyage de 1937. Pourtant active sur le tournage de Sierra de Teruel l’année suivante, elle n’est décrite que «une jolie partenaire» sur une photo. C’est en 1932 qu’«André Malraux fit la connaissance d’une grande fille très belle, au teint clair, aux yeux gris-vert, aux allures libres, qui s’appelait Josette Clotis et jouera un rôle important dans sa vie. Pour l’heure, elle s’apprêtait à publier un aimable petit roman, le Temps vert, auquel son charme et sa gaieté ajoutaient quelques mérites».
Littérature
Curtis Cate, dans son Malraux (Flammarion, 1994) minutieux, se montre plus amène avec la primo-romancière. Il détaille le lancement du Temps vert, l’empressement de Gaston Gallimard. Ensuite, au fil de son enquête, Clotis est tour à tour «étourdie et imprévoyante» ou «merveilleuse collaboratrice». Pour finir, égrenant la liste des amours de Malraux, il a cette formule : «une Josette maladivement jalouse et rancunière